Abstract

La plupart des recherches étudiant les préjugés se concentrent sur les divisions raciales et ethniques. Cependant, peu de ces travaux explorent les préjugés entre les groupes linguistiques non immigrants. Dans cette conférence, il s’agira de souligner l’importance et les déterminants des préjugés manifestes, cachés et implicites entre les francophones et les anglophones du Canada. Les données ont été recueillies par une enquête Léger Marketing réalisée en 2022 (n=4 277). Les mesures de biais sont à la fois autodéclarées et évaluées à l’aide du test d’association implicite. Les résultats montrent que, quel que soit le type de préjugé, les attitudes préjudiciables sont significatives entre les deux communautés. Les résultats obtenus à l’aide de modèles de régression linéaire montrent également que, dans les deux groupes, l’idéologie de droite est corrélée à des scores de préjugés plus élevés, tandis que le statut de minorité linguistique réduit les préjugés extérieurs au groupe. De plus, les attitudes liées à la rectitude politique montrent peu d’effets positifs sur les sentiments envers les francophones du Canada anglais, contrairement aux sentiments envers les autres minorités. Il sera abordé brièvement en conclusion deux phénomènes liés aux tensions linguistiques au pays : (1) l’écart dans les liens sociaux entre francophones et anglophones (à l’aide de l’analyse des réseaux sociaux) et (2) l’absence d’un récit historique commun dans les programmes d’études d’histoire dans les provinces canadiennes (en utilisant l’analyse textuelle).