Date et lieu: mardi 18 octobre 2016, midi. Pavillon Lionel-Groulx, C-5143.
Bio: Étienne Ollion est chercheur au CNRS (Strasbourg). Spécialiste de sociologie politique, ses recherches portent aussi sur les usages possibles des données numériques dans les sciences sociales.
Résumé: L’enthousiasme pour les big data n’a eu d’égal que les critiques que ce phénomène a suscité. « Opportunité empirique inouïe » vs « données pauvres » ; « révolution méthodologique » vs « fascination pour le nombre » ; « révolution scientifique » vs « dégradation du savoir produit » : les positions sont tranchées. Cette présentation montre que cette situation polarisée a de fortes chances de perdurer tant que la discussion s’organise autour du concept mal défini de big data. Partant, je propose de distinguer différents types de données souvent regroupées sous ce terme, soulignant par là même que les big data si souvent évoquées ne sont qu’un aspect finalement limité d’une transformation bien plus importante : la disponibilité croissante et massive de données numériques. Plus que les big data, cette abondance nouvelle transforme en profondeur nos disciplines. Quatre aspects sont plus particulièrement explorés : les réorganisations disciplinaires, les transformations des méthodes quantitatives, l’accès et la gestion des données, les objets des sciences sociales et leur rapport à la théorie.